L’innovation est l’affaire de tous… et de toutes !

L’histoire de Danone est une histoire de pionniers, d’esprits qui ont cherché à développer un modèle d’entreprise progressive qui fait rimer réussite économique et progrès social. Une culture forte portée par des personnalités qui incarnent cette vision. Depuis 1998, Anne Thévenet-Abitbol est en charge de la Prospective et des Nouveaux Concepts. Rencontre.

Tu es à la tête d'approches alternatives à l’innovation chez Danone depuis à peu près 20 ans. Quelle a été ton initiative la plus récente, et comment est-ce qu’elle a pu voir le jour ?

L'une de mes initiatives récentes était en faveur de la diversité et de l’ouverture d’esprit. En 2014, dans un contexte de réactions violentes contre les migrants traversant l'Europe pour échapper à des zones déchirées par la guerre, j’ai eu une idée. Pour ouvrir les goûts et la curiosité des gens, je voulais raconter l'histoire d'autres personnes et cultures. Mon cheval de Troie ? Nul autre que le produit phare de Danone : le yaourt. C'est ainsi que sont nés "Les Danone du Monde". Ces yaourts, pensés comme une métaphore de la diversité de l’humanité, mais aussi comme un véhicule d’échange et de partage, vont du Lassi indien à l’Ayran turc, en passant par le Straggisto grec, le Skyr islandais, ou le Laban libanais.

En 2006, tu as co-dirigé un projet d’intrapreneuriat en faveur d’une gestion plus responsable des ressources. A quels défis as-tu dû faire face, et comment les as-tu surmontés ?

En 2006, après avoir appris que 40% du lait biologique produit en France était gaspillé, j’ai pris ce combat comme fondement pour le lancement de la marque bio « Les 2 Vaches » de Danone. Cette initiative a également permis à Danone d’élargir son offre biologique en France. Et pour que ma vision devienne réalité, je suis allée à la rencontre d’agriculteurs, distributeurs et quiconque avec un intérêt pour l’industrie de l’alimentation biologique. La réticence de certains de mes interlocuteurs vis-à-vis de mon intérêt pour l'alimentation biologique – étant représentante d'une des plus grandes entreprises agroalimentaires au monde - n'a fait que renforcer mon engagement. Franchement, à l’époque, les gens de l’industrie nous ont vus comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. J’ai tout simplement battu le pavé pour convaincre l'opinion publique que Danone s’engageait sérieusement vis-à-vis du bio. Nous sommes même allées jusqu'à braver les transports en commun parisiens déguisée en vache, dans le cadre d'une campagne de marketing à faible coût.

As-tu exploré d’autres domaines dans le cadre de ton travail chez Danone ? Comment est-ce que tu veilles à ce que Danone reste en tête ?

Mon envie de changer le statu quo s’étend à divers autres domaines. Par exemple, je suis à l’origine d’initiatives telles que EVE, qui vise à améliorer l’égalité des sexes grâce au leadership, chez Danone mais aussi dans une trentaine d’autres entreprises. Très souvent, je lie ce qui se passe dans l'air du temps avec les gènes de Danone, et toujours sur des sujets qui me touchent personnellement. Ainsi ces idées me deviennent essentielles et je serais prête à faire bouger des montagnes pour les faire exister. Mais ce qui m’anime le plus, c'est le plaisir de travailler à chaque fois avec des équipes dédiées et engagées qui font de chacune de mes ambitions une belle réalité.